Solidarité bien ordonnée commence par soi-même dit-on. Pourtant, en cette période, on attendait d'autres réflexes de la part des organismes assureurs que de s'accorder, dans une quasi unanimité, à ne pas indemniser les arrêts dérogatoires créés pour soutenir les salariés confinés en cette période de COVID-19.
Il y a une semaine, nous recevions une Foire Aux Questions d'un groupe paritaire destiné à ses commerciaux et courtiers résumant bien la position des organismes assureurs
Voici un extrait de cette FAQ: "COVID 19 une question > une réponse" :
L’arrêt de travail indemnisé par la Sécurité sociale concernant un des parents d’enfants de moins de 16 ans et dont l’établissement d’accueil est fermé et ne pouvant télétravailler est-il pris en charge par la couverture de prévoyance ?
NON
L’arrêt de travail indemnisé par la Sécurité sociale concernant un salarié faisant l’objet d’un confinement individuel et ne pouvant télétravailler est-il pris en charge par la couverture de prévoyance ?
NON
Pourquoi ne pas intervenir pour compenser la perte de revenu alors que c'est bien l'objet principal d'une couverture prévoyance ?
L'explication est la suivante : "le cas visé ne faisant suite ni à un accident ou une maladie, l’arrêt ne sera donc pas pris en charge au titre de la garantie incapacité de travail".
La justification contractuelle a bon dos puisqu'elle est immédiatement contredite pour les personnes fragiles bénéficiant d’un arrêt de travail non lié, là aussi, à un accident ou une maladie selon les termes même de l'organisme assureur !
L'organisme assureur en question déclare les prendre en charge "en raison de sa politique de prévention et de soutien aux personnes fragiles".
Moi qui croyait que le confinement était une mesure de prévention !
La solidarité est affichée, calculée, et à géométrie variable
Les annonces de mobilisation à coup de millions d'euros n'ont pas manqué de la part des organismes assureurs et de leurs fédérations, beaucoup relayées dans ces colonnes, après notre dernier édito "L’ÉDITO | COVID-19 chez les assureurs: moins je m'engage, mieux je me porte !".
En revanche, rien sur la volte-face, à l'évidence concertée, sur les arrêts dérogatoires alors que des assureurs promettaient leur intervention en début de crise !
Quel est le coût économisé grâce à cette position de Marché ?
Et que représente, à cette aune, l'engagement financier de leurs actions de solidarité, y compris dans des domaines de communication gouvernementale éloignés de leur cœur de métier ?
Les réponses viendront mais le résultat pour l'heure, c'est qu'un salarié confiné an arrêt de travail dérogatoire ne sera indemnisé par la Prévoyance qu'au bon vouloir de certaines actions de solidarité de certains organismes assureurs dans certaines situations...
Oui, une nouvelle fois, ils ne sont pas collectivement au rendez-vous !